like a flower made of iron (avalon) 

Assise dans le foin, la jeune femme glisse ses doigts sur son ventre rond. Un sourire enfantin se dessine sur ses lèvres, un sourire de satisfaction. Bientôt, elle donnera naissance à une ravissante petite fille, sa petite fille. Son premier enfant. « Juliette. Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ne devrais pas t'occuper des animaux, tu es enceinte et, qui plus est, de presque neuf mois maintenant. » Son regard se porte sur son mari qui vient de rentrer dans la grange, inquiet de ne pas avoir trouvé sa femme à la maison comme prévue. Il s'approche d'elle, glissant ses mains sur ce ventre qui abrite sa progéniture. « Je vais bien Paul. Regarde, ils veillent sur moi. » Dit-elle en pointant du regard le petit cochon allongé contre son flanc gauche tandis que sa tête repose quant à elle sur le ventre de la jument derrière elle. Il est vrai qu'elle est bien entouré à ce moment. « Je ne voudrais pas que ma femme accouche dans le foin. » s'exclame-t-il en rigolant. Malheureusement, il ne croyait pas si bien dire. Lui ayant tendu la main pour qu'elle se relève, la femme fut prise d'une première contraction. Au départ, pensant à une fausse alerte, les minutes qui suivirent prouvèrent le contraire. Elle venait vite à perdre les eaux, à pousser un léger cri à chaque contraction qui se faisait sentir dans le bas de son ventre. Oui, c'est ainsi que tu allais naître. Dans le foin d'une grange en compagnie des meilleurs amis de ta mère.



Avalon. C'est ainsi que tes parents t'on nommés. Une petite fille à la chevelure de feu qui prenait grand plaisir à découvrir la ferme familial et a aider aux tâches dès qu'elle le pouvait. Tu étais ainsi, tu avais ce côté touche à tout que possédait aussi ta mère. À ta cinquième année, tu courais déjà parmi les champs de la ferme, jouant avec les quelques vaches, moutons et chevaux que tes parents possédaient. La ferme s'étendait sur plusieurs hectares de champs. On pouvait y trouver diverses sortes de bête. Des chevaux, trois pour être précis ainsi qu'une bonne vingtaine de vaches et de moutons qui se promenaient chacun librement dans les quelques prairies qui bordaient la ferme. Près de la grange se trouvait un poulailler ainsi qu'un petit enclos pour les quelques cochons que vous aviez. Oui, ses animaux demandaient beaucoup de travail chaque jour et, tu appréciais de pouvoir créer un lien avec chacun d'entre eux. Tu étais une jeune fille douce, qui essayait de les traiter avec le plus grand respect possible. Un respect qu'il te rendait d'ailleurs assez bien. Jamais, étant enfant, tu n'avais eu le moindre incident avec aucun d'entre eux. Tu t'entendais d'ailleurs si bien avec eux, que les meilleurs amis de ta mère étaient maintenant devenus les tiens.

Aujourd'hui, tu as 16 ans. Un jour à présent banal à tes yeux. Après tout, cela fait la seizième fois que tu le fêtes sur cette planète. Tu as bien grandi, tu t'es fait beaucoup d'amis. De tout genre, de tout type et, tu en es bien heureuse. Tu n'as certes rien de la petite fille populaire, habillé de la tête aux pieds par une centaine de marques qui te coûterait chacune un bras, si ce n'est pas deux. Non, toi, tu te rends en cours en salopette et petites nattes dans les cheveux. T'es plutôt nature, tu l'as toujours été et, prendre un an de plus ne te fera certainement pas changer tes habitudes. Encore moins pour te rendre dans le bureau du shérif. Oui, c'était ton anniversaire et tu allais avoir l'immense joie de passer une petite partie de l'après-midi en compagnie d'un assistant pas particulièrement sympathique. Enfin, du moins, à ton goût. Cela avait commencé dès ton arrivée.

- Bonjour, excusez-moi de vous déranger mais... on nous a volé une vache à la ferme et...
- Une vache ? S'exclame alors l'un des hommes présent dans la pièce voisine, qui n'hésitait alors pas à pouffer de rire.
Tu ne peux t'empêcher de hausser un sourcil alors que tu fais quelques pas sur le côté, histoire de voir qui donc peut bien se moquer de toi à l'heure actuelle.
- Oui. Une vache. Laisses-tu sortir de ta bouche d'un ton quelque peu agacé. Tu croises tes bras avant de t'approcher de lui. Vous allez m'aider ou vous préférez simplement pouffer de rire, le cul visser sur votre siège... ( Tu marques une petite pause, te penchant un peu en avant afin de mieux lire le nom qui se trouve sur la plaque. )...Cole ?
Bon, ce que tu viens de dire n'est pas franchement des plus intelligents mais, tu n'as pas réellement apprécié ta remarque. Cette bête qu'on t'a volé, tu y tiens comme si c'était un membre de ta propre famille. Si tu pouvais retourner chaque maison pour la retrouver, tu le ferais. En attendant, tu le vois simplement se lever de son siège, prendre son arme, sa plaque et s'approcher de toi, l'air maintenant plus sévère.
- Bien, allons chercher votre vache, mademoiselle ?...
- Clarke. Réponds-tu simplement.


Assez rapidement, vous vous étiez mis en route. Il avait pris une voiture, t'avais fait monter à l'arrière et avait commencer son petit tour dans la ville. Il ne parla pas beaucoup durant le trajet. Tu n'étais même pas certaine qu'il avait pour réel but de t'aider. Pourtant, inconsciemment, il allait le faire. Tu lui ordonnais subitement de s'arrêter près d'un champ. Il s'arrêta net, manquant presque de te faire passer par-dessus les sièges. Tu venais de la voir au loin, courant à travers champs. Tu n'attendais pas et, tu sortais simplement de la voiture pour passer la barrière de sécurité afin de la suivre à travers champs, bien vite rattraper par cet assistant du shérif.
- Mademoiselle, vous ne pouvez pas rentrer comme ça dans une propriété privée.
Tu ne l'écoutais pas, remuant simplement ton corps tel une anguille afin de te défaire de sa poigne mais, il finissait par enrouler ses bras autour de toi, te coinçant pour que tu arrêtes de bouger. Tant pis, tu sifflais un grand coup, appelant ta vache qui rebroussait chemin et revenait vers toi en trottinant. Tu te dégageais de ses bras, allant caresser la tête de l'animal en souriant.
- Je ne vous mentais pas, c'est la mienne. Lâchais-tu dans un léger grognement à son encontre.





Après une longue discussion en compagnie du propriétaire du champs ainsi que ton père. Tout était rentré dans l'ordre et ta vache avait repris le chemin de la maison, emporté dans la remorque bovine de ton père. Toi ? Tu avais été reconduit à la maison par ce policier en uniforme. Il avait étrangement insisté sur ça. Sa voiture s'arrêtait dans ta cours et, tu descendais de la voiture, observant ta mère qui s'approchait de toi après quelques ballons accrochés au bras.
- Nous t'avions fait une surprise ma chérie, mais, les invités n'ont pas pu rester jusqu'à ton retour. Je suis désolée ma princesse. On mangera le reste de ton gâteau demain, d'accord ?
- Ce n'est pas grave maman. On aura l'occasion de le fêter l'année prochaine encore. Non ? Souffles-tu d'un ton des plus doux. Tu sais qu'elle voulait simplement bien faire les choses. Elle était comme ça ta maman, toujours douce et pleine de bonnes intentions à ton égard.
- C'est votre anniversaire ?
Tu entends la voix de se policier derrière toi. Il n'était donc pas partie ? Tu demandes simplement à ta mère de rentrer, que tu vas bientôt venir les rejoindre pour manger en compagnie de papa. Tu l'observes fermer la porte derrière elle et, tu te tournes vers lui, intriguée.
- En effet, oui. Pourquoi ?
Là, tu vois simplement un sourire se dessiner sur ses lèvres. Il pose son chapeau sur le capot de sa voiture, en fait le tour et vient se poster devant toi. Il hésite, tu le vois à ses gestes mais, il vient quand même remettre en place l'une de tes mèches de cheveux.
- Pour m'excuser d'avoir été grossier tout à l'heure et, parce que vous avez raté l'occasion de fêter votre anniversaire, laissez moi vous inviter à dîner, demain soir. Je viendrais vous chercher ici. Vous acceptez ?





Est-ce que tu avais accepté l'invitation de l'agent Cole à dîner ? Étonnamment, oui. En fait, tu n'avais pas accepté que ce rendez-vous. Il y en avait eu un second puis, un troisième et, un autre encore. Les rendez-vous se succédaient d'une façon naturelle. Si naturellement que, votre premier baiser était paru comme une évidence aux yeux de tes parents. Il était certes plus âgé que toi mais, il avait au fil du temps réussi à charmer ton coeur et ton corps. Il était tout à toi, comme tu étais tout à lui. Une histoire d'amour étrange à l'américaine mais pourtant si belle.

Plus le temps avançait, plus vous étiez devenus proche l'un de l'autre. Jusqu'au jour de tes 21 ans où, il allait donner à votre relation un tout autre tournant. Il s'était levé de table, devant toute ta famille, avait tourner ta chaise pour que tu sois face à lui et, lentement, il avait posé le genou à terre pour te présenter un écrin, ouvert sur une magnifique bague en argent. Oui, il avait demandé ta main et, tu avais dit oui sous les yeux émerveillés de toute ta famille. Malheureusement, cette demande abritait une mauvaise nouvelle. Il devait être muté d'ici les mois suivant dans un autre pays, de l'autre côté de l'océan. Pour l'occasion, il en avait profité pour te présenter son frère, Dylan qui l'avait rejoint au Kansas il y a quelques mois. Un homme adorable, qui allait prendre soin de toi en l'absence de ton futur mari, comme il l'avait si bien dit. Ne pouvant le suivre à l'époque à cause de tes études.



Ce soir-là, Dylan avait décidé de t'inviter à une petite soirée entre amis. Bien qu'à la base il ne devait y avoir pas plus d'une dizaine de personne, les choses avaient un peu dérapé et le nombre avait relativement bien augmenté. Tu t'étais un peu mise dans ton coin, à la base pas forcément folle folle de ce genre de soirée. Tu étais assise près du bar avant que Dylan, tout sourire et heureux t'attrape par le bras.
- Ava, reste pas assise, vient t'amuser !
- Hm... Non non, ça va aller mais, toi, vas-y. Tu sembles plus à l'aise que moi dans ça.
- Non, viens, je vais te faire danser. Prends ça comme un essai de danse en public avant ton mariage.
Tu te mettais doucement à sourire, légèrement hésitante puis, tu finissais par hocher la tête et descendre de ton tabouret pour simplement le suivre. Il t'attrapait par les bras et te faisait lentement remuer sur le rythme de la musique qui passait. Finalement, au fil des secondes, tu commençais à te laisser bercer par la musique et les gestes de Dylan. Il te faisait tourner sur toi-même, toujours très doux et respectueux avec toi malgré les quelques verres qu'il semblait avoir bu. Il n'y a pas à dire, c'était vraiment un garçon très gentil, très joyeux et, qui en l'absence de son frère prenait vraiment bien soin de toi. Tu ne savais d'ailleurs pas vraiment comment le remercier pour tout cela.
- Tu vois, c'est pas si difficile que ça ? Disait-il assez fort pour que sa voix passe au-dessus de la musique.
- D'accord, je veux bien t'accorder cela 'Lan.

Après une petite dizaine de minutes à danser sur la piste, tu quittais ton partenaire pour retourner près du bar, à ta place. Attrapant ton verre de limonade, tu en buvais entièrement le contenu, assoiffée. Bien rapidement, Dylan te rejoignait, se posant à côté de toi et, demandait alors deux vodka.
- Tu comptes en boire deux ? T'étonnais-tu.
- Non, une pour moi et l'autre pour toi, petit renard.
- Oh ! Non merci, je ne bois pas 'Lan.
Pourtant, il te glissait quand même le verre devant toi, prétextant que ce n'était pas un seul verre qui allait te tuer. Tu hésitais un peu et, tu hochais la tête. Cependant, tu prenais le temps d'aller au petit coin avant.
Une erreur qui allait t'être malheureusement fatale. Durant le cours moment où tu te rendais aux toilettes, Dylan avait sorti de sa poche un petit tube d'un liquide inconnu. Il l'avait ouvert et avait alors versé le plus discrètement possible l'intégralité du contenu à l'intérieur de ton verre. En revenant, tu attrapais ce verre, tu trinquais avec lui et, tu le buvais d'une traite sous les recommandations de Dylan. Tu grimaçais alors, laissant un frisson te parcourir l'échine.
- C'est vraiment très étrange comme goût. Marmonnais-tu dans un air de dégoût.

Les minutes qui suivirent le verre te paraissaient subitement devenir des heures. Tu avais la sensation bizarre que le sol tournait, tu manquais d'ailleurs de tomber en descendant de ton tabouret.
- Oh, Ava, ça va pas ? S'inquiétait alors Dylan en t'attrapant par le bras.
- Je... j'ai un peu le vertige... J'aimerais m'allonger 'Lan s'il te plaît.
Il n'attendait pas une seule seconde pour glisser l'un de tes bras autour de tes épaules et s'éloigner ainsi en ta compagnie loin de la fête. Il se dirigeait vers un long couloir dans la maison et, ouvrait une porte qui devait sans doute donner sur une chambre. Il te disait que tout irait bien, qu'il allait t'allonger mais, une fois la porte fermée à clef, il changea complètement de visage. Il collait ton dos contre la porte, glissait ses lèvres sur la peau de ton cou. Ses mains ? Elles ne perdaient pas de temps pour soulever la jupe que tu portais. Il te murmurait quelques mots, des mots bien trop salace pour venir de sa bouche.
- Si tu savais depuis combien de temps j'attends ça Avalon. Depuis combien de temps tu me fais salement bander.
Tu as ton coeur qui s'accélère, ton sang ne fait qu'un tour dans tes veines. Qu'est-ce qui se passe ? Tu essayes de remuer, de le repousser, même ta voix tente d'appeler à l'aide mais, sa main vient étouffer le peu de cri que tu arrives à émettre. Tu es envahie par la peur, tu commences même à trembler, encore plus quand tu sens ses doigts se faufiler dans ta culotte. Il ne s'arrête pourtant pas en si bon chemin. Il te fait de toi son jouet, sa petite poupée sur lequel assouvir ses désirs les plus sales. Tu es impuissante et, il ne te reste alors plus que tes yeux pour pleurer.



Au petit matin, tu te réveilles sans le moindre souvenir de la soirée d'hier. Si, tu te souviens juste avoir dansé avec Dylan puis avoir bu le verre qu'il t'a si gentiment offert et finalement, plus rien. Tu as mal au crâne, tu passes d'ailleurs une main sur ton front avant de constater avec une certaine surprise tes vêtements sur le sol à côté du lit. Tu te redresses un peu, soulevant légèrement le drap qui te couvre et, tu découvres avec malheur que tu es complètement nue. Si seulement cela avait pu être la seule mauvaise nouvelle. En tournant ton visage, tu te figes subitement quand tu reconnais le visage endormi de Dylan. Vous avez ? Non. C'est impossible. Par curiosité et, en espérant te rassurer, tu soulèves lentement le drap de son côté et, ton regard se pose alors sur ses fesses entièrement nue. Tu baisses le drap, tu te relèves d'un coup du lit et, tu poses le pied sur quelques choses d'un peu visqueux. Tu grimaces et, en le soulevant, tu remarques une capote usager, ton regard longe le lit jusqu'à la poubelle et, ce que tu y vois te dégoûte complètement. Deux autres capotes déjà utilisées se trouvent à l'intérieur. Tu as un haut-le-cœur, tu attrapes ta culotte, tes affaires et, tu t'habilles. Une fois cela fait, tu n'hésites pas à secouer Dylan pour le réveiller.
- Dylan réveille toi ! Je t'en pris. Dylan !
Tu fonds presque en larmes alors que tu le secoues de toutes tes forces.
- Dylan ! Hurles-tu. Je t'en pris... Dis-moi qu'on a rien fait hier soir... Je t'en supplie.

Bien entendu, suite a ce dérapage qui s'était déroulé entre Dylan et toi, les fêtes de la fin d'année 2012 ne s'était pas passé dans le plus grand des calmes. Dylan aurait souhaité que tu gardes les choses pour toi mais, tu ne pouvais pas mentir à ton premier amour. Tu l'avais appelé, sans doute un ou deux jours après l'incident et, lui avait tout expliqué. Il t'avait passé un sacré savon et, avait même décidé de s'octroyer une petite pause entre vous. Ce qui pour le coup, annulait au passage votre futur mariage pour le moment. Dylan avait alors rejoins son frère à Dublin et toi, tu avais passé la fin d'année seule, à pleurer dans ta chambre. À la nouvelle année, tu avais pourtant décidé de t'occuper l'esprit en partant faire quelques petits jobs dans l'espoir d'économiser afin de le retrouver le plus vite possible. Voyant cependant que tu ne pouvais pas avoir l'esprit complètement tranquille en restant à la maison, tes parents t'avaient offert un voyage de deux mois à New-York de fin juin à début septembre. Une bouffée d'air frais qui allait sans doute te faire le plus grand bien.



Cela faisait déjà presque un mois que tu te trouvais à New-York. Tu vivais chez des personnes d'un certain âge mais pourtant si adorable. Elles prenaient soin de toi comme tu prenais soin d'eux. Ils t'appréciaient beaucoup, tu le remarquais et, cela ne pouvait que te faire chaud au coeur.
Ce soir-là, tu avais décidé de leur faire une petite surprise, c'était leur cinquantième anniversaire de mariage et, pour l'occasion, tu leur avais fait un petit parcours pour la journée et, le soir, tu allais leur faire un délicieux dîner aux chandelles. Bon, tu ne pouvais pas le nier, cela te foutait un peu le cafard en te disant que, toi, tes cinquante ans de mariage, tu ne les fêterais sans doute jamais. Tu reniflais un peu, essuyant tes joues alors que tu baissais un peu la température du four pour le poulet. Tu n'avais plus qu'à attendre que le tout cuise. Retirant ton tablier que tu allais ranger après l'avoir plié. Tu t'arrêtais en cours de chemin, posant une main sur ton ventre. Mince, tu avais subitement si mal. Tu prenais quelques grandes respirations, cela se calmait et, alors que tu allais te remettre à marcher, la douleur se fit à nouveau sentir. Elle était si forte que tu en lâchas un cri de douleur, t'effondrant alors à genoux sur le sol. Tu te posais lentement contre le mur alors que ta respiration se faisait maintenant haletante. Fermant les yeux quelques instants, tu mis quelques instants avant de percevoir que ton ventre c'était alors arrondi. Qu'est-ce qui se passait ? Tu gémissais de douleur... A-t-elle point que le voisin venait rentrer dans l'appartement sans même frapper. Un jeune homme avec qui tu avais sympathisé durant ton voyage.
- Ava, qu'est-ce que tu as ? Demandait-il, inquiet.
- Emmène-moi à l'hôpital, s'il te plaît...
Ta voix était presque suppliante à son égard. Il prenait rapidement le temps d'éteindre le four sous ta demande. Tu ne voulais pas risquer de déclencher un incendie. Il t'aidait à te relever et, au moment de sortir de l'appartement, tu voyais le couple qui t'avaient accueillis revenir de leur petite escapade. Évidemment qu'ils avaient immédiatement commencé à s'inquiéter pour toi et, cela n'allait être que le début.



Une vérité écrasante avait éclaté à ta prise en charge à l'hôpital. Tu étais enceinte, presque à ton terme. Du moins, assez pour que l'enfant veuille pointer le bout de son nez. Les douleurs ? Le fruit des contractions qui avaient débuté. Oui, ce soir-là, tu avais mis au monde une fille. Une fille dont tu ignorais l'existence jusqu'ici. Comment pouvais-tu être enceinte ? Comment avais-tu pu ne rien voir ? Tu étais dans la chambre, t'excusant des mille et une façon possible auprès des Smith. Oui, tu avais cette impression horrible d'avoir gâché leur cinquantième anniversaire de mariage. Ils étaient pourtant si adorables avec toi, au petit soin pour toi durant les quelques heures qui avaient suivi l'accouchement. Malheureusement, un problème allait rapidement se poser. Tu ne te voyais pas être mère, pas déjà... encore moins quand tu comprenais qui était le père de ce petit. Il ne fallait être devin pour comprendre. Un calcul assez rapide t'avait permis de savoir que Dylan était le père. Pourtant, tu avais bien vu les capotes sur le sol et dans la poubelle ce matin-là. Tu ne comprenais plus rien. Tu ne voulais plus comprendre de toute manière. Tu avais fait un déni de grossesse et, cela allait forcément engendrer quelques complications vis-à-vis de l'enfant.

Quelques jours plus tard, tu avais contacté une agence d'adoption. Tu avais un peu hésité, tu n'en avais d'ailleurs parlé à personne afin d'éviter de te faire influencer mais, tu avais pris ta décision. Tu ne pouvais pas garder l'enfant et encore moins l'élever. Comment aurais-tu expliqué cela à tes parents ? À Dylan ? Mais surtout... À Cole ? L'agence avait par chance rapidement trouvée une famille pour ce petit bout que tu ne reverrais sans doute jamais. Tu avais en effet pris soin de faire une demande d'adoption sous X. Elle ne devrait jamais savoir qui tu étais, comment elle avait été conçue. C'est le genre de choses qui plus tard, l'aurait sans doute détruite. Elle méritait une vie digne de ce nom et, ce n'était pas avec toi qu'elle l'aurait trouvé.

Après ta mésaventure à New-York, tu étais revenue seule au mois de septembre, sans énoncer à tes parents ce que tu avais vécu là-bas. Non, ils n'auraient sans doute pas compris pourquoi tu avais fait ce choix. Toi qui pourtant jusqu'ici avais une pleine confiance en eux, tu te mettais à douter. Tu doutais de tous et, inconsciemment, tu te renfermais dans ta petite bulle. Passant une bonne partie de l'automne parmi les animaux de la ferme, enfermée dans la grange, tu essayais de te reconstruire, de ne pas totalement sombrer et, c'est au moment des fêtes que le miracle arriva. Cole. Il t'avait envoyé un message le soir du 24 décembre pour t'annoncer qu'il voulait te voir, te parler. Qu'il souhaitait que tu le rejoignes à Dublin et, qu'enfin, vous repreniez une vie à deux. Il t'expliquait dans un long message qu'il t'avait pardonné, qu'il avait compris que ce soir-là, tu n'avais pas été dans ton état normal, que tu n'avais jamais voulu tout ça. Mon dieu, toi qui pensais que la vie t'en voulait, que tu n'avais plus aucune chance avec lui, un rayon de soleil venait de percer les nuages sombres qui avaient envahie ta vie.



C'est stressée que tu arrivais à l'aéroport. Pensant cependant que Cole allait t'accueillir, tu remarquais que c'était son frère, Dylan, qui te prenait dans ses bras. Tu ne disais rien, bien qu'intérieurement tu commençais déjà à te poser mille et une question. Arrivée à la chambre d'hôtel que tu avais réservé, tu posais tes valises et attendais le moment fatidique. Tu ne cessais de faire les cent pas dans la chambre.
- Arrête de bouger petit renard, tout va bien se passer, tu verras. Je sais qu'il t'aime. Il n'a pas arrêté de me parler de toi ces dernières semaines. Disait-il dans l'espoir de te rassurer.

Le moment arrivait et, vous partiez tout deux en voiture, direction Phoenix Park. Tu n'arrêtais toujours pas de remuer sur ton siège et, quand il se garait, il te souhaitait simplement bonne chance en te collant un baiser sur la joue. Tu le remerciais, sortais et... c'est là que le vrai cauchemar allait commencer pour toi. Tu entrais dans le parc, suivant les indications de Dylan jusqu'à arrivée près du monument Wellington. Là, ton corps et ton coeur s'arrêtèrent net. Était-ce Cole que tu voyais plus loin ? Enlaçant cette parfaire inconnue avant qu'il ne l'embrasse. Non, tu devais sans doute avoir une hallucination. Tu secouais la tête, fermais les yeux quelques instants et, au moment de les rouvrir, tu reconnus la voix de Cole prononcé ton prénom. Un sourire venait s'étaler sur ton visage, un sourire qui disparaissait quand ton regard se posa sur la femme qu'il tenait contre lui. Une jolie blonde, plantureuse et affreusement grande. Alors tu n'avais pas rêvé il y a quelques secondes ? C'était bien lui que tu avais vu ? Non. Non.
- Cole. Je suis contente de te revoir. Tu me présentes à ton amie ?
Un rire s'échappe alors de ses lèvres, un rire presque moqueur. Il embrasse cette fille sous tes yeux et lui demande simplement d'aller l'attendre dans la voiture. Ton estomac se tord subitement de douleur. Tu as envie de partir mais, ton corps n'accepte rien, il ne bouge pas d'un iota.
- Sincèrement Ava, je ne te pensais pas aussi stupide pour avaler ce que je t'ai dit ce soir-là. Comme tu peux le voir, j'ai refait ma vie durant notre pause et, encore, je préfère employer de grosse guillemets pour ce laps de temps. T'as baisé avec mon frère Clarke. Comment peux-tu simplement penser que j'arrive encore à ressentir quelque chose pour toi ? Le seul ressenti que j'ai à ton égard maintenant, c'est du dégoût. Ah, tu t'es bien fait plaisir en mon absence. Je vois même que c'est lui qui t'a amené jusqu'ici. J'imagine que tu vas aller te consoler dans ses bras une fois à la chambre d'hôtel. Enfin, ça me regarde plus mais, je veux que tu saches qu'à mes yeux tu ne vaux pas mieux que ces femmes qui font le trottoir.
Suite à son petit monologue, il s'en va. Il a dégueulé ses paroles sur toi, sur ton coeur et, il s'est barré. Tu l'as giflé ? Non. T'en as eu envie ? Tu n'en sais trop rien. Tout ce que tu sais, c'est que la pluie à décidé de faire son apparition à ce moment-là et que toi, tu n'as pas bougé d'un pouce. Laissant simplement l'eau te tremper jusqu'à l'os. Tu n'as pas réussi à répondre à ces mots. Ces mots qui s'étaient enfoncés dans ton coeur comme on enfonce une pointe dans un morceau de bois.



Dylan t'avait ramassé sous la pluie, en pleur. Tu es certaine de n'avoir jamais autant pleuré que cette journée-là. Il t'avait complètement brisée, toi, tes rêves, tes sentiments. Tu étais rentrée à l'hôtel, tu avais presque engueulé Dylan, le soupçonnant presque de savoir ce que Cole allait faire ce jour-là. Il t'avait certifié que non, qu'il n'avait jamais entendu parler de cette blonde dont tu avais parlé et, qu'il ne comprenait pas les motivations de son frère à faire cela. Dans tous les cas, le mal était fait et, tu étais au plus bas. Toi qui te voyais déjà vivre ta vie avec lui à Dublin, tu allais finalement la vivre seule, a devoir supporter l'idée qu'il pose ses mains sur un autre corps que le tien. Le pire, c'est qu'avec les mois qui suivirent, tu parvenais presque à te persuader que tu le méritais et, qu'il ne faisait que te renvoyer la douleur qu'il avait dû ressentir en apprenant que tu avais couchée avec Dylan sous l'effet de l'alcool.

Malgré ce qui s'était passé avec Cole, tu avais tout de même pris la décision de t'installer à Dublin. Tu y avais trouvé une école pour reprendre tes études et, le petit boulot ainsi que le logement n'avaient pas été long à acquérir. Une année entière s'était écoulée depuis ton arrivée à Dublin et, tu t'étais fait quelques amis en plus, même un meilleur ami mais, cela n'était apparemment pas assez pour Dylan qui avait insisté ce jour-là pour te présenter le sien de meilleur ami. Il était apparemment ici depuis peu de temps et il avait fortement insisté pour te présenter à lui. Pour lui faire plaisir, tu n'avais pas hésité un seul instant et puis, tu avais été dans le même bateau que lui il y a un an de cela. À ne connaître personne sans compter Dylan.



Voilà, ce soir, tu allais rencontrer l'ami de Dylan. Comment s'appelait-il déjà ? Mon dieu, il fallait que tu te rappelles si tu ne voulais pas passer pour une petite mémoire. Attrapant ta veste, tu l'enfilais et sortais de ton petit appartement pour te rendre dans un des bars de la ville. Endroit que Dylan avait choisi comme lieu de rendez-vous. Il devait être aux alentours de 21h quand tu passais les portes du bar. Frissonnant un peu, tu frottais un peu tes mains avant d'apercevoir au bar Dylan en compagnie de son ami, Dan. Tu t'approchais assez rapidement et, tu faisais naturellement la bise à Dylan qui en profitait pour t'offrir un petit câlin. Puis, un peu plus lentement, tu la faisais à Dan en te hissant sur la pointe des pieds. Il était affreusement grand.
- Bien, Avalon, je te présente Dan. Dan, je te présente la petite Avalon. Disait-il en vous montrant l'un et l'autre de la main.
Dylan se décalait alors d'un cran, tirant le tabouret qui se trouvait entre lui et Dan. Bon, apparemment tu allais devoir t'asseoir entre eux. Tu retirais ta veste, tu prenais place et, tu laissais Dylan commander trois verres d'alcool.
- Oh, 'Lan, tu sais que je ne suis pas trop alcool... Disais-tu, un peu gênée. Tu n'avais nullement envie de passer pour une rabat-joie.
- C'est simplement pour trinquer, t'inquiète pas petit renard.
- Petit renard ? Tu n'as pas trouvé mieux comme surnom petit putois ?
Tu pinçais tes lèvres en les écoutant parlé, essayant de ne pas rire et de garder un certain sérieux face à la situation. Pourtant, tu ne réussis qu'à peine quelques secondes à tenir avant de pouffer de rire face à la remarque de Dan.
- Et toi ça te fait rire qu'il m'appelle comme ça ? Disait Dylan, faussement vexé.
- Oh, fait pas ton susceptible. Rajoutait alors Dan en lui donnant une petite tape sur l'épaule.
Tu souriais alors que la soirée s'annonçait bien pour le moment. Dan et Dylan se chahutaient un petit peu mais, cela te faisait sourire voir même rire, plus d'une fois. Tu essayais quand même parfois de les séparer quand tu te sentais trop coincé entre les deux. Finalement, tu ne regrettais pas d'être venue ici et d'avoir accepté de rencontrer le meilleur ami de Dylan.
- Bon, je vous laisse, faut que j'aille évacuer ces litres de bière. Lâchait-il le plus naturellement possible.
Tu ne disais rien, le laissant simplement partir alors que tu finissais ton verre sans alcool. Maintenant qu'il était parti, tu en profitais pour te tourner d'avantage vers Dan. C'était l'occasion d'apprendre à le connaître un peu mieux.
- Dis, qu'est-ce qui t'a amené ici ? Demandais-tu, un peu curieuse.
- C'est ce connard qu'est parti pissé. Dit-il en premier lieu avant de se mettre à rire. Non, je déconne, c'est mon boulot. Et toi ?
Là, tu baisses légèrement ton regard vers ton verre à présent vide. Tu remues un peu nerveusement tes doigts sur celui-ci. Ne sachant pas comment dire les choses.
- À la base, je suis venue ici pour le frère de Dylan, Cole, je ne sais pas si tu le connais. Puis, même si ça c'est mal fini, j'ai décidé de rester pour faire mes études et voilà.
- Je le connais oui mais, jamais vu plus de deux ou trois fois. C'est pas franchement le même délire avec Dylan qu'avec Cole.
Tu souris doucement en l'écoutant parlé. C'est vrai qu'au fond, malgré qu'ils soient frères, ils sont tout de même bien différent l'un de l'autre. Tu t'apprêtes à parler mais tu vois simplement Dylan revenir, la mine basse.
- Je suis désolé les gars, je dois y aller, mon crétin de frère à besoin de moi.
Tu poses ton regard sur l'heure et tu te redresses, attrapant alors ta veste afin de l'enfiler.
- Il se fait tard, je dois de toute manière aussi y aller.
Dans ce cas, chacun attrape sa veste ou son manteau et l'enfile afin de sortir du bar. Il fait forcément beaucoup plus froid et, tu ne peux t'empêcher de relever ton écharpe sur le bout de ton nez afin de ne pas mourir de froid. Surtout qu'avec ta fâcheuse habitude à ne jamais mettre de crème sur tes lèvres, celles-ci se trouvent alors toute gercer.
- Bien, à une prochaine fois les garçons alors. Dis-tu en leur faisant chacun la bise.
- À la prochaine, Vavalon ! Enchaîne alors Dan en s'éloignant de toi, suivi par Dylan.
- Et tu te moques de moi parce que je l'appelle petit renard ? Enfoiré.



Voilà maintenant presque quatre années que tu es arrivée à Dublin, quatre années qui ont été riches en rebondissements dans ta vie de tous les jours comme dans ta vie sentimentale. Tu avais réussi à te créer une petite vie, à te faire des amis et a passer doucement au-dessus des sentiments que tu avais pour Cole. Tu avais même eu une petite histoire d'amour l'année dernière avec un homme : Gawyn. Ta petite vie avançait tranquillement mais... Pour combien de temps ?