C’est lorsqu’on se pose cinq minutes qu’on commence à un peu trop réfléchir. Réfléchir à tout et à rien, au beau temps et à la pluie. A ce que ma vie serait si telle ou telle chose ne s’était pas passée. Puis, je me dis que toute façon, ma vie est ce qu’elle est. La conclusion est que je suis heureux malgré tout, et à quoi bon gaspiller son temps sur Terre à se morfondre. L’optimisme à la Fehin Solheim. Appuyé contre la carrosserie de mon vieux 4x4 truck, les bras croisés, j’attends patiemment de voir débarquer le policier. Gawyn, mon meilleur ami. Mes yeux parcourent la façade de ce bâtiment si angoissant. L’hôpital psychiatrique, ce n’est guère un endroit très accueillant et pourtant, Gawyn prend le courage de s’y rendre. Sa mère s’y trouve, et quel lien est plus important que celui de la famille ? Ou des amis. Je sais à quel point ce n’est pas facile pour lui, alors je le soutiens autant qu’il a pu le faire depuis que l’on se connait. D’ailleurs, l’homme concerné apparaît soudainement. Je lui offre un sourire spontané et l’enlace brièvement en guise de bonjour. On dirait que je viens chercher ma cavalière pour aller au bal. Que je lui dis, de mon air amusé. Et certainement taquin. Puis, je l’invite à grimper dans le véhicule, et moi je me hisse au volant. [color:1203= black]Comment ça va aujourd’hui ? Il me parlera de ce qu’il veut. De lui. De sa mère. Mais je veux juste qu’il se confie un peu, qu’il exprime ce qu’il ressent. Ou qu’il me sorte un simple « ça va ». Ça m’est égal. Je suis content d’aller boire un verre avec toi. La vieux Solheim a décidé de me contredire toute la journée. Je n’en pouvais plus. Je râle, mais je suis bien heureux qu’il puisse encore m’aider. Je m’engage sur la voie principale après quelques vérifications, direction l’un des bars du centre-ville. Une bonne bière pour terminer la journée, autour de quelques confessions entre meilleurs amis. Le bonheur.
Encore une énième journée pour le policier qui doit rendre visite à sa mère dans ces murs angoissants. L’hôpital psychiatrique dans lequel est enfermée sa génitrice depuis le décès de son fils, jumeau de Gawyn lors de cet incendie accidentel. Le brun s’est accoutumé à la pâleur de ce bâtiment, mais pas au mutisme de la vieille femme. Il ne la reconnait plus. Elle semble ailleurs, si son corps existe, qu’en est-il de son âme ? Tout est si confus, l’ancien militaire ne peut tout simplement pas baisser les bras quant à un possible retour à la normale. Les médecins quant à eux sont bien moins optimistes. La thérapie dure depuis trop longtemps sans résultats apparents. Beaucoup ont baissé les bras, persuadés qu’ils ont raison, qu’elle est condamnée. L’obstination est sûrement l’héritage de son père, car le fils se battra jusqu’à la fin pour entendre de nouveau sa voix. Alors, il lui parle de ses journées, en toute innocence, ses prunelles bienveillantes détaillant le visage neutre de sa mère. « J’aimerai tellement que tu me parles maman. » Il s’approche pour s’agenouiller, glissant ses mains dans les siennes. Face à son indifférence, Gawyn sent l’émotion grandir, le cumul de toutes ses espérances. « J’ai besoin de toi, Diana aussi. » Sur ses mots, il se lève pour quitter la chambre, la gorge serrée, le cœur au bord de la destruction. Dans ses malheurs, l’homme a même oublié que son ami Fehin l’attend, le voir lui redonne aussitôt le plaisir. Son soutien est indéfectible, plus que jamais nécessaire. Se sentir épauler n’est pas négligeable, surtout que le blond parvient à évader son esprit de ses maux. Aussitôt, une remarque amusante fuse, le flic éclate légèrement de rire. « Quel gentleman, t’es l’homme parfait. » En vérité, il ne pourrait assez le remercier pour l’accompagner dans ces moments difficiles. Une amitié aussi précieuse est rare de nos jours, alors oui, il compte bien la garder. Grimpant dans le véhicule, ses mains maltraitent sa barbe alors qu’un soupir traverse la barrière de ses lèvres. « Oh bah ça va, je commence à perdre espoir sur le cas de ma mère. Et toi alors ? » Une bonne bière ne pourra en effet pas faire de mal aux deux hommes dont la vie n’a pas été aisée. « Je pense que boire un coup pourra nous détendre ! » Un léger rire, quelques minutes de trajet et les voici arrivés devant un bar à l’ambiance chaleureuse. Gawyn s’installe à une table, se tourne vers le serveur pour commander une mousse. Une fois que son camarade a commandé à son tour, il balaye des yeux la salle bondée. « Y’a l’air d’avoir de jolies filles. »
HRP:
Je m'excuse tellement pour le retard
if it goes (gawyn)
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